Samambaia : Le meilleur du Samba no pé à Paris
En 2022, Lucile Dellière et Lisa Desnoyer ont cofondé Samambaia, une organisation née d’un besoin personnel devenu mission collective : rendre la culture du Samba accessible, compréhensible, et surtout respectée, en France. Si le Samba est difficile d’accès pour celles et ceux qui ne parlent pas portugais ou ne peuvent voyager à Rio, alors il faut créer des ponts.
Samambaia : Rapprocher Paris de Rio, avec conscience et passion
Lorsque Lucile commence à s’immerger dans le Samba, elle se heurte à un mur : la langue, la distance, l’inaccessibilité de certaines ressources. « Je ne parlais pas portugais et je ne trouvais pas les infos. Je sentais que si tu ne pouvais pas aller à Rio, c’était presque mission impossible », confie-t-elle.
C’est cette frustration qui a donné envie à Lucile de “ramener Rio à Paris” pour celles et ceux qui ne peuvent pas faire le voyage.
Mais Samambaia ne se limite pas à faciliter l’accès à la danse. Dès ses débuts, l’objectif est clair : promouvoir la culture du Samba dans son intégralité, sans la dénaturer ni l’édulcorer.
Le Samba : une culture vivante, politique et ancestrale
Lucile insiste : « Le samba no pé ne peut pas être enseigné ou pratiqué comme une simple danse. » Le Samba est une culture populaire profondément ancrée dans l’histoire du Brésil. Cette danse est née dans un contexte de répression, de racisme, et de résistance des communautés noires. Elle est politique, elle est vivante, et elle appartient à celles et ceux qui la font vivre au quotidien. La comprendre, c’est aussi s’ancrer dans cette histoire de résilience, de fierté et d’expression identitaire.
C’est pour ces raisons que Samambaia ne se contente pas d’organiser des événements. Le projet porte une vision. Celle de promouvoir le samba no pé dans sa profondeur culturelle.
“Je ne conçois pas qu’on puisse Samber sans comprendre ce que cette danse représente. On n’est pas obligé de devenir militant·e, mais on a le devoir de savoir ce qu’on fait, et pourquoi.”
Or, à mesure que le Samba s’internationalise, certaines dérives émergent : simplification excessive, détachement des origines, approche consumériste. Pour Lucile, il est impératif de reconnecter le geste à son histoire, la pratique à son sens.
L’objectif de Samambaia : Créer des ponts entre les cultures
Samambaia propose différents workshops appelés “expériences”. Et pour cause : ce ne sont pas de simples stages, mais des moments de vie, de partage, d’écoute et de transmission. Lucile y invite des danseurs et professeurs brésiliens pour transmettre la technique. Mais aussi pour partager leur réalité, leur vécu, leur rapport intime au Samba.
“Il y a des gens pour qui le samba est une façon de vivre. C’est leur identité. Il faut leur donner la parole, et leur laisser l’espace.”
Participer à un workshop Samambaia, c’est entrer dans une culture avec humilité. C’est comprendre ses enjeux sociaux et politiques, et honorer ceux qui l’ont portée jusqu’à nous.
Entrer dans le Samba avec respect
Lucile conclut avec une citation de Dona Ivone Lara, grande figure du Samba :
“Alguém me avisou pra pisar nesse chão devagarinho” – “Quelqu’un m’a dit d’entrer et de marcher sur ce sol tout doucement.”
Ce “sol”, c’est celui du Sambodrome. Il est sacré, parce qu’il est nourri par l’histoire, la douleur, mais aussi la joie, la force et l’espoir de générations entières. Entrer dans cet univers, c’est s’y engager avec conscience. Si vous projeter de défiler au Carnaval de Rio, alors vous devez le faire avec respect. Défiler au Sambodrome, c’est honorer celles et ceux qui ont foulé ce sol avant nous, et qui le font encore aujourd’hui.
Envie d’en savoir plus sur les prochaines “expériences” Samambaia ?
Lucile et son équipe partagent régulièrement leurs projets sur leurs réseaux sociaux. Suivez-les pour rester informé·e·s et rejoindre cette aventure collective, riche de sens et d’émotions.